Ce
très beau livre, richement illustré, plaira tout
autant au grand public cultivé qu’aux fans de
science-fiction et aux amateurs d’ovni et
d’entités venues de l’espace. Face
à une impossible exhaustivité sur un sujet aussi
vaste, les auteurs ont fait le choix d’une
judicieuse
sélection d’images, de thèmes et
d’auteurs qui reflètent parfaitement «
l’imaginaire extraterrestre », aux deux sens du mot
« imaginaire » : images et croyances.
L’ouvrage rend compte de la grande
variété des manifestations de cet imaginaire :
hypothèses
scientifiques, conceptions
utopiques,
littérature et films de science-fiction,
phénomène des soucoupes
volantes, iconographie
savante et populaire. Le lecteur, sans qu’il doive
nécessairement suivre l’ordre
alphabétique, est invité à une
promenade au travers de 165 notices qui
mêlent grands
classiques du genre et affaires peu connues. Parmi les premiers, citons
les entrées sur le film Alien, Kenneth Arnold, premier
témoin de soucoupes volantes en 1947, les
« canaux
martiens », Cyrano de Bergerac et son voyage dans la Lune, la
série TV « Les Envahisseurs »,
Fontenelle et Flammarion, promoteurs de l’idée de
pluralité des mondes habités,
Louis de
Funès et sa Soupe aux choux, Star Wars, La Guerre des mondes
de H. G. Wells, Lovecraft, Maupassant, les prodiges
célestes, les incontournables films de Steven Spielberg
Rencontres du troisième type et E.T.
l’Extraterrestre, le programme scientifique
SETI (Search for
Extra-Terrestrial Intelligence), la série TV «
X-Files ». Du côté des
histoires
peu
connues, sinon des spécialistes, mentionnons les airships
fantômes de la fin du XIXe siècle, les canulars
journalistiques de Richard Locke (1835), d’Edgar Poe (1835)
et de Henri de Parville (1864), l’étonnante
galerie iconographique des habitants des autres planètes
selon le naturaliste Pierre Boitard (1838-1840), les motifs narratifs
de l’enlèvement et de l’examen
médical pratiqué par les extraterrestres, des
« cas ufologiques » comme Prémanon et
Quarouble en 1954, des notices sur des
collectionneurs de faits
étranges tels que l’Américain Charles
Fort et le Français Aimé Michel.
À la
qualité des illustrations, la plupart en couleur,
s’ajoute la qualité des textes : les notices sont
clairement rédigées, non sans humour, et
s’appuient sur des références
bibliographiques sérieuses. Les
auteurs montrent fort bien, au fil des pages,
que le discours sur les extraterrestres est finalement une autre
manière pour les Terriens de parler
d’eux mêmes, de leurs peurs, de leurs fantasmes et
de leurs espoirs.
Jean-Bruno
RENARD
Professeur à l’Université Montpellier
III